SEPTEMBRE 2017
Funérailles
Ce jour funeste, toute la famille réunie, y compris les cousins, a dit adieu à ma maman. La cérémonie civile (toutefois, mélange de profane etd e sacré, comme l'a demandé ma mère 48heures avant son grand départ) a été, je crois très réussie et chaleureuse.
Je n'ai nulle envie de partager ici ce que furent ses dernières semaines.
Je vais, pour commenter ce passage, me contenter de vous livrer quatre des textes lus lors des funérailles dand l'ordre de lecture.
Aurélia, petite fille de ma Mère
A ma grand-mère qui était une personne extraordinaire à mes yeux.
Qui ne se plaignait que très rarement.
A qui je pouvais me confier, parler de tout et de rien.(au téléphone)
Je me souviens quand j’étais petite, que je dormais chez mes grands parents, il m’arrivait d’avoir peur (un bruit, de l’orage) je descendais reveiller ma grand mère (je sais ce n’etait pas bien) elle me racompagnait à mon lit et restait à mes cotés en me caressant la main.
En grandissant j’ai commencé à me dire qu’un jour elle ne serait plus là. Rien que d’y penser je me disais : non c’est pas possible.
Hélas ce jour est malheureusment arrivé, trop vite même.
A ma grand mère mais aussi arrière grand mère : Elle a eu la chance de connaître presque tous ses arrières petits enfants.
Mamie, repose en paix et veille sur nous, toi qui est ailleurs maintenant (dans les nuages pour Rafaël)
Je t’aime et t’aimerai toujours…
u choisis
Patricia, ma grande soeur
Cette valse est pour toi, qui aimait tant danser avec papa. Votre dernière valse fut en Juin 2016, sur le Danube, lors de votre voyage à Budapest)
MA P'TITE MERE
Ma petite Mère;
Nous sommes en Juin. C'est le début de l'été
Comme tous les jours, tu choisis avec soin tes vètements pour la journée.
Selon tes envies, ou selo, des préoccupations plus tere à terre, tu fais du ménage, tu cuisines, tu vas aux courses avec Papa, ou bien tu rends visite, comme chaque semaine, à tes arrières-petits enfants, tu fais le tour de ta maisoues à ta guiseeen, de ton jardin dont tu es particulièrement fière ou tu prends la voiture pour aller chez le coiffeur.
Bref, en femme libre, tu navigues à ta guise.
Le 16 juillet, tu apprends, après un scanner aux urgences, cette terrible nouvelle qui te sidère, te cloue sur place...Un mauvais ange passe.
Puis reprenant tes esprits, tu oses demander si la maladie te permettra de connaîte Appoline, ta future arrière petite fille, qui doit naître en Novembre.
La réponse du médecin, glaciale : " Novembre ? Oh, vous arriverez bien jusque là! "
Dès cet instant, chaque jour, tu n'es plus que colère, révolte contre tous et le monde entier.
Ton questionnement : "Pourquoi moi? Je veux qu'on me rende ma vie d'avant! "
Pus, après deux semaines à l'hopital Jean Perrin, le 26 juillet, tu reviens en "hospitlisation à domicile".
Et là, un nouveau combat s'engage entre toi et la maladie, avec, à tes côtés, tes infirmières dont je tiens à saluer la compétence et l'humanité: Car, pour elles, tu es une personne avant d'être une patiente.
Le plus dur, ce sont tes terreurs nocturnes qui te font hurler au secours du fond de tes cauchemars. Seuls les médicaments te soulagent.
Pourtant, tu luttes de toutes tes forces. mais chaque jour la maladie te prend un peu plus de ton autonomie.
Et chaque jour, avec rage, tu renets tout en oeuvre pour la lui reprendre.
Et chaque jour, tu continues à réclamer ta vie d'avant.
Hélas, chaque jour, tu cèdes du terrain et tu finis par accepter ce qui pour toi est innacceptable : La fin de ta dignité de femme. te voilà prisonnière de ton corps, mais encore vive d'esprit. Totalement lucide!
Quelques jours passent...JE regarde, impuissante, tes forces diminuer. Tu ne quittes plus ton lit.
Le 26 Aout, tu t'en vas, laissant un vide immense.
Pourtant, maman, je vais reprendre ma vie d'avant; enfin, pas tout à fait ma vie d'avant, puisqu'il n'y aura plus nos longues conversations téléphoniques quotidiennes, pour parler de tout et de rien ( Parfois, le repas de midi s'en est trouvé un peu carbonisé!)
et, avec une mission supplémentaire dont tu m'as chargée, celle de veiller sur mon oncle et, surtout, de prendre soin de mon papa.
Je t'en ai fait la promesse et je la tiendrai.
Je t'aime, ma petite Maman chérie.
Moi
Bonjour à vous tous, parents et amis et grand merci d'être là, autour de ma mère, de mon père, autour de nous.
Dans ma famille, et c'est sans doute lié à mon métier, mon rôle fut souvent d'écrire des textes pour les grandes occasions et de faire sourire aux anniversaires et aux mariages. Je dois avouer que je n'ai jamais eu autant de mal à écrire un texte. Celui-ci ne sera ni pour rire, ni pour pleurer.
Nous avons eu cette chance, cette immense chance, époux, enfants, petits enfants et arrière petits enfants, de pouvoir être réunis autour de maman tout au long de ce dernier mois et de l'assister dans ce combat que nous savions, maman et nous, perdu d'avance.
Ce que je voudrais dire à vous tous qui faites encore partie du monde des vivants, c'est qu'il est naturel, voire dans l'ordre les choses pour des enfants d'avoir, au cours de notre vie, le plus tard possible, à dire adieu à ses parents.
Et puisque c'est dans l'ordre des choses, il faut s'y préparer, que l'on soit enfant ou parent. Sans attendre, il faut chérir et préserver chaque instant passé ensemble, et si, comme dans le cas de ma maman, la maladie s'en mêle, ne pas se poser d'autre question que celle qui peut s'énoncer ainsi : Comment faire de ce délai entre vie et mort, un moment de partage et d'amour ?
Maman nous a formidablement aidé, surtout les 10 derniers jours à accepter son départ . Son courage face à la phase finale de sa maladie fut incroyable et je l'ai beaucoup admirée.
Lors de ses tous derniers jours, elle a su trouver, pour chacun d'entre nous, et je ne sais où elle en a puisé la force et la volonté, la petite phrase consolatrice, la fondamentale confidence, afin de nous donner un peu de sérénité et, surtout, de l'élan pour l'aprés.
J'aimerais publiquement, maman, te remercier de ce lumineux trésor.
Ici se trouvent certainement des fils et des filles qui ont vécu ce déchirement de perdre un papa ou une maman. D'autres n'ont pas encore vécu cette douloureuse expérience.
Nous venons de la vivre. Et j'aimerai, à la lumière intense de cette période, vous dire ceci : Si vous avez la chance d'être en mesure d'accompagner vos parents dans la dernière ligne droite de la vie, parlez avec eux, Parlez encore et encore. Et demandez leur aussi de se raconter, de vous raconter. Évoquez avec eux les souvenirs qui ont jalonnés votre vie d'enfant et d'adulte. Ne craignez pas de vous livrer et de vous dévoiler.
Et puis saisissez chaque parole, chaque anecdote pour en faire un moment joyeux. Enfin, n'omettez pas de dire enfin, avec tendresse, à votre parent que vous vous sentez prêt à le voir partir vers l'au-delà.
Avec maman, j'ai eu le bonheur que ce fut ainsi. On a beaucoup causé autour de ce lit médical. On s'est confié. On a mélé les choses essentielles, jamais dites auparavant, et les petits riens sans importance. Et même, quelques fou-rires ont émergé des évocations de souvenirs étranges, voire au cours d'instants terribles dont le cocasse nous a soudain éclaté au visage.
C'était tellement intense que j'ai aussitôt couché certains de ces moments sur le papier pour en témoigner et ne jamais, jamais les oublier, car si c'est difficile de mourir, c'est aussi bien compliqué de poursuivre pleinement sa vie après le décès de ceux qu'on aime.
C'est pourquoi je veux partager avec vous tous, pour mieux envisager le futur, quelques strophes de cette chanson d'Henri Tachan qui s’intitule« ceux qui restent » et qui résume exactement ma pensée.
Je vous remercie du fond du cœur de votre présence.
Ma soeur et moi
Patricia : Pour conclure cette brève cérémonie d'adieu, nous aimerions, au nom de toute la famille, remercier Amandine l'ambulancière, Sylvie et Sandrine, les infirmières si dévouées qui ont aidé maman avec tant de compétence et tellement de tendresse.
Thierry : Enfin, à la demande de notre mère qui a exprimé ce vœu à de nombreuses reprises, et encore l'avant-veille de son départ, nous allons écouter, celle-ci en intégralité, la chanson avec laquelle Thierry Le Luron concluait chacun de ses spectacles. Elle parle des étoiles qui ont tellement fait rêver Maman. Elle s'intitule, « nous nous reverrons » et nous sommes très heureux d'être en mesure de respecter cette dernière volonté.
Tous les 2 : Adieu Maman et Bon voyage vers les étoiles
Il manque le fort beau texte de l'ami/voisin de mes parents, Marcel RANCE, prêtre à la retraite. Si je le récupère je l'ajouterai.