BRICOLAGES ET DESASTRES




Le tube de SIKAFLEX, l'Ami des marins?

Connaissez vous ce merveilleux produit? Sur le bateau, ça sert à tout! Jointer, coller, immobiliser, assembler, etc....
Et puis, c'est un produit "magique" car:

Rien qu'en regardant le tube, y'en a déjà partout ! C'est magique!

Déjà, tu as ouvert le tube! Alors tu en as foutu un peu sur le truc qui t'a servi à ouvrir le tube!

Pas grave!

Tu en as déjà sur les doigts, bien sur! Non, tu ne sais pas comment, mais y'en a sur tes doigts!

Toujours pas grave!

Alors, bien sur, tu te lèves, pour les essuyer parce que tu étais accroupi pour coller un truc. En te levant, difficilement car tu n'as plus 20 ans; tu perds un peu l'équilibre!
.....et tu t'appuies sur la cloison!
Tiens!? Y'a du Sika sur la cloison!
Pas grave !

T'attrape vite un sopalin, pour essuyer les dégâts...t'en as aussi sur le coude, tu sais pas pourquoi, mais y'en a là aussi!
Pas grave !

T'essuies un peu partout, ça s'étale, ça colle, ça empire!
Car, quand tu veux mettre le sopalin à la poubelle, il tombe juste à coté, parce qu'il est resté un instant de trop collé sur tes doigts!!
Du coup, y'a du Sika sur le plancher ET sur le coté de la poubelle!
Pas grave !

Le téléphone sonne! Crotte, en plein boulot!
Tout en conchiant le téléphone avec le Sika que tu as sur les doigts ( Oui, tu l'as enlevé, mais il en reste toujours!), tu n'as pas fait gaffe, et tu as marché sur le Sopalin tombé à coté de la poubelle!

Du coup, y'a du Sika sur la semelle de tes godasses!
Pas grave !

Tu poses le téléphone sur la table du carré, y'a du Sika sur la table du carré
Pas grave !

Tu retournes à ton boulot, parce qu'à ce stade, à part en mettre partout, tu n'as rien foutu, en jurant copieusement et en laissant des traces de Sika sur le plancher via tes pieds nus....
....oui car bien que tu aies ôté tes chaussures à la semelle polluée, tu en as aussi SOUS les pieds! Ne me demande pas pourquoi, le Sika, c'est magique!
Tu retournes donc à ton boulot, et là....tu marches sur la seringue de Sika...
Ssssspruutounch!
Et tu la ramasses!!!!!
Et oui, parce qu'en en plus d'être maladroit comme c'est pas permis, tu es con comme la lune!
C'est à partir de là que ça devient grave!

J'arrête là,mais je pourrais continuer! D'autant plus que, mes lunettes ayant un peu glissé sur mon nez, je les ai remise en place avec mon doigt qui...bref, il y a aussi du sikaflex sur mes lunettes!

Le Sika, formidable produit, est aussi le truc le plus "emmerdant" que j'ai jamais vu de ma vie!

Indispensable à bord, tout de même!

(PS: je viens de lire sur un forum (Héo) qu'il suffit de s'enduire les doigts de liquide vaisselle pour que le Sika n'adhère pas dessus! Chouette! Je sens que la prochaine fois que je m'en sers, y'aura du Sika sur mon liquide vaisselle!)



SIKAFLEX (épisode2, le retour du diable)


Des p'tits joints !


Premier décembre 2011: Non, non, nous ne sommes pas passés du côté des planteurs "d'herbe qui fait rire", bien que nous n'ayons rien contre !
Non, je parle des joints du pont en teck.
Car, pour bien commencer le dernier mois de cette année de faillite européenne générale, et grecque en particulier, je n'ai rien trouvé de mieux que de me (re)colleter avec le Sikaflex, ref. 291, "spécial Teck, car, tant qu'à faire, autant utiliser le bon ennemi pour la bataille.
En effet, notre pont présentait quelques manques de traits noirs à réparer avant la mauvaise saison. Entre autres:

Pour ce deuxième affrontement, j'avais donc décidé de m'équiper en conséquence avec le matériel suivant :

-1 cartouche de SIKAFLEX 291 à moitié vide.
- De quoi tenter d'enlever le SIKA séché dans la cartouche pour arriver à en faire sortir du frais.
-Beaucoup, beaucoup de courage, de témérité et de confiance en soi.
-Une prière à Saint-Thierry ( je n'y crois pas, mais bon, dans les cas désespérés, on ne sait plus à quel saint se vouer!)
-Une bonne météo.
-25 paires de gants en latex, parce qu'on en a jamais assez.
-14 salopettes en papier (idem).
-4 litres de liquide vaisselle (à peu près).
-3km de SOPALIN (environ).
-2 boites de Prozac.
-2 bobines de papier-cache ( parce le premier, je vais, inévitablement, renverser le liquide vaisselle dessus).
-3 bouteilles de Bourbon pour contrecarrer les effets du Prozac.
-5 mouchoirs en papier (à prélever éventuellement sur les 3km de Sopalin, s'il en reste) pour éponger les larmes de honte devant le futur résultat.

Allez, au boulot:

J'enlève donc tout ce qui veux venir! (oui, je sais, j'aurais du TOUT enlever et refaire, mais à près avoir bien réfléchi (2 secondes), non!)
Puis, je dépoussiére, gratte, re-dépoussiére, nettoie à l'acétone.
Jusque là, tout va bien.
Je masque soigneusement :

Ensuite, je regarde la cartouche de SIKA.
L'instant est grave, intense.
Je tremble un peu car je SAIS qu'elle me regarde aussi, la salope!
J'enlève le super "bouchon super étanche" de l'an dernier.
C'est tout sec! Mais je rigole, goguenard, car je m'y attendais!
Je tente d'enlever la couche sèche. Autant pisser dans l'annexe!
Je glisse à la cartouche un mauvais regard. " j'vais t'crever, raclure! "
Je prends un tournevis, et "sonde" afin de voir si le contenu de cette saleté de cartouche n'aurait pas complètement séché!
Je fouraille, creuse, perce, tournicote...y'en a y'en a, l'état du tournevis en atteste!
Hosanna, y'a du "frais-gluant" dedans! Chouette (quoique!)
Putain de merde, j'ai oublié de mettre mes gants en latex! Y'en a plein le tournevis, plein le petit foret que j'ai utilisé pour déboucher...et plein mes mains!
M'en fous, je me les lave dans le seau avec du liquide vaisselle que j'avais préparé ! Ah, ah! On me la fait pas, à moi! J'ai TOUT Prévu!
Bon, ça sert à rien, en fait! Le liquide vaisselle c'est pour "avant" de toucher au Sika, pas pour quand on s'est salopé avec! Je passe donc à l'acétone! J'en avais acheté exprès, pas con le mec !
Et le tournevis et le foret, je les ai posés sur un papier journal, nananèreuh! et hop, sur le roof, au soleil! Malin le gazier, pas né de la dernière pluie (acide)!
En me lavant les paluches, je me dis qu'il vaudrait sans doute mieux aller acheter une cartouche neuve : Je ne sais pas pourquoi, mais, la vieille, je ne la "sens" pas!
En sortant du bateau, le bout de ma veste accroche le papier journal sur lequel le tournevis et le foret pleins de SIKA. Le tout tombe par terre. Je jure un peu. Je ramasse, sans m'en mettre sur les mains et à peine sur le pont! Acétone.

Je fais les magasins locaux pendant une heure, sans succès.
Y'as pas à tortiller. Faut que je me tape la vieille ! (ceux, les égrillards libidineux, qui ont malicieusement esquissé un sourire à la lecture de cette dernière phrase éteignent immédiatement leur PC et SORTENT! )

Je renonce à utiliser la canule. J'en avais deux. mais a première est définitivement bouchée puis esquintée par les tenatives de débouchage et la deuxième est pleine d'un mélange de Sika frais et de grumeaux de Sika séché! Inutilisables!
M'en fous, j'vas utiliser des p'tites spatules, en déposant des boudins de Sika dessus!
Allez, hop !
Et bien, vous croirez si vous voulez mais "ça se passe BIEN!"(je sais, c'est décevant! Patience !)
Françoise me crie depuis le fond du bateau: " tu t'es changé au moins, depuis que t'as été faire des courses?" Je réponds "Oui, oui!, évidemment!" en mentant effrontément!

Du reste, en fait, des combinaisons papier, j'en n'ai pas, alors...
Et puis, c'est pas grave parce que les gants en latex, je les ai pas mis non plus.
De toute façon, j'en avais déjà plein les mains et que, voulez-vous, moi, le SIKA, ça me rend Gaga!

N'empêche, le résultat est PARFAIT (enfin, à mon niveau de perfection, veux-je dire!)

Génial ! Y'a plus qu'à laisser sécher...mais pas trop car sinon, le scotch papier est super dur à enlever que l'on m'a dit sur un forum! Faut choisir le "bon moment"!
Ah d'accord! le "bon moment! C'est noté!

Je me recule d'un pas, à la fois pour quitter le chantier et pour admirer mon oeuvre!
Hélas, j'avais oublié que, derrière moi, j'avais fait un joli petit raccord de joint protégé, certes, avec une boite, afin Que le chien ne marche pas dessus:

Le chien n'a pas marché dessus, non. Mais moi, j'ai shooté dedans en marche arrière, puis posé ma godasse sur le joint encore frais!
Consolation : Je n'ai pas écrasé la boite!
J'ai d'abord pesté un tantinet contre mon imbécillité, puis j'ai appelé, sur un seul pied, à l'aide : "Françoise vient m'aider à enlever ma chaussure que le gros con que je suis n'en mette pas partout!" Elle est venue ma chérie et m'a enlevé ma chaussure! Là, elle a vu que je ne m'étais pas changé, mais elle n'a rien dit (elle est amoureuse!)
Ouf, pas de dégât important!
Sauf que, une fois la chaussure enlévée, j'ai perdu l'équilibre et que j'ai derechef posé mon pied sur l'emplâtre!
Et une chaussette au SIKA une!
J'ai enlevé ma chaussette .
Seul,
et silencieux, car les grandes hontes sont muettes !

Puis, la tête basse, je suis rentré dans le bateau...
....sans voir que le Sika avait traversé la chaussette et que j'en avais sous le pied!

Bordel de merde de saloperie de chiotte de putain de SIKA !

Trois heures plus tard,après avoir terminé mes boites de Prosac et mes bouteilles de bourbon, j'ai titubé vers le chantier, tâté du doigt, et enlevé le scotch-papier.
Trop tard?
Non, trop tôt! Ca a fait des fils!
Je ne les ai même pas touchés!
Je me suis dit que je les enlèverai quand tout serait sec!
Quand tout a été sec, j'ai eu un mal de chien à les enlever.



Du bon usage du grattoir, 
fiche conseil à la con à destination des propriétaires de rafiots!

Voici un petit guide, "pour les nuls" sans prétention, qui va de "avant le grattage" à "après le grattage".
Attention: dans le tissu d'imbécillités qui va suivre se trouve de vrais conseils. Démerde toi pour faire le tri, ami lecteur!

1/ Ton bateau a-t-il VRAIMENT besoin d'être gratté?

2/ La voiture, ça va plus vite et ça mouille moins.

3/ Avant de gratter, mesure ton bateau.

4/ S'il fait plus de deux mètres , REVEND LE IMMEDIATEMENT!

5/ Contacte amis, parents, épouses, enfants, pour séance de grattage OBIGATOIRE!

6/ Revend aussi tous ceux qui ne viennent pas! Ce ne sont pas de vrais amis!

7/ Prévoir, pour tous les bagnards qui sont venus t'aider, casquette, masque à poussière, gants épais ( passe les ampoules, ça brûle!) et douche à proximité.

8/ Acheter des grattoirs AVEC BOUBOULE pour bien appuyer dessus ( voir photo au début de cette rubrique) . Attention: Plus le grattoir est large, plus il faut appuyer dessus!

9/ Être ferme, voire violent! Personne ne doit poser son grattoir plus que le temps d'aller faire pipi. Du coup, tourner autour du bateau avec une chaîne de vélo pour voir si tout le monde bosse.

10/ SI tu te payes une petite sieste pendant que les autres bossent, tu peux surveiller le travail à l'aide du bruit " crrrrrr, crrrrrrr, crrrrrr..." que tu dois entendre très régulièrement.

11/ Un grattoir suppose un appui TRES FORT avec une main sur la bouboule. L'autre main ne sert qu'a guider le grattoir vers le bon angle de coupe et la bonne direction.

12/ Un bon gratteur est un gratteur mort.....après 10 heures de grattage. Sinon, c'est une feignasse!

13/ Prévoir du mastic époxy pour réparer les nombreuses estafilades dans ton beau gelcoat ( on ton gel coat tout pourri si ta barque est vieille, moche et osmosée!) créées par les gratteurs maladroits qui n'appuient pas strictement PERPENDICULAIREMENT à la trajectoire du grattoir!

14/ Penser à fouetter régulièrement les gratteurs maladroits ( prendre soin, auparavant, de les enchaîner au ber, sinon ils sont foutus de se barrer, ces lâches!)

15/ Prévoir de nombreuses lames de rechanges pour les grattoirs ( 15€ la bête chez les ships, 10€ chez Bricoman! Et ben oui c'est cher! T'avais qu'à acheter un vélo plutôt qu'un rafiot! )

16/ Il ne sert à rien de vouloir enlever une largeur de lame à chaque passe! Enfin, si! ça sert à devenir dingo et à enfoncer le grattoir dans l'oeil de son voisin en hurlant : "j'en ai marre, j'en peux plus, j'y arrive pô!", comme Maurice quand il gratte sous le bateau! Il vaut mieux viser le cm2 d'antifouling, c'est largement suffisant pour obtenir une prescription d'anti-dépresseur au bout de trois jours de grattage.

17/ Tracer précautionneusement à l'aide d'un ciseau à bois ( fais gaffe, ça entame vite le gel coat!) dune ligne verticale, qui te servira à délimiter une zone à gratter (genre 20 cm de large, de haut en bas), objectif de la prochaine heure, qui t'évitera la dépression immédiate, puisque tu as oublié, imbécile, de prendre tes cachets, pourtant prescrits au 16/ !

18/ Ne pas omettre de choper à l'aide de menottes tous les visiteurs, curieux, badauds, qui vont avoir le malheur de t'adresser la parole avec un sourire narquois: " C'est dur, hein?" ou " Oh ben ça va, vous avancez bien!"! ou encore " Allez, courage, vous en voyez le bout" ou, et c'est le pire: " Moi, je ne m'y prendrais pas comme çà!"!

19/ Si, à l'issue de la première journée de grattage, ta femme t'a quitté, tes enfants sont partis et que tu n'a plus d'amis, pas de panique, c'est NORMAL! D'ailleurs je ne comprends pas du tout pourquoi Maurice et Françoise sont encore là!

20/ Pense à bien enlever les petits bouts d'antifouling qui ne manqueront pas de consteller la surface de tonverre d'apéro du soir! Bien fait, fallait te raser la barbe, surtout si tu bois l'apéro avant ta douche!

21/ Si après lecture de ce guide, tu as encore un bateau, je ne peux rien pour toi!






Super-connard fait sa vidange

26 juillet 2011:
Quand on est con...
on est con, comme dit Tonton Georges ! J'en suis la preuve (à peine ) vivante!

Ce matin, vidange de mon beau Solé mini 44 de 2008.
Avec de la bonne huile "full synthétic" bien chère!
Et changement du filtre à huile!

Mentalement, je me suis bien préparé. Et je suis fermement décidé à ne pas en mettre partout.
Non, parce que la dernière fois, j'avais un peu shooté dans le bidon à moitié plein de la vieille huile.
Que voulez-vous, on est nul ou on ne l'est pas! Moi, je suis nul!
Mais pas cette fois! Non, non et non !
Cette fois, je serais :

  • organisé
  • prévoyant
  • calme
  • positif
  • seul

Ainsi fut fait.

Après une séance de yoga et de méditation, j'ai préparé :

  • du sopalin, un peu, pas beaucoup, parce que ça va bien se passer.
  • un bidon plein d'huile neuve ( facile)
  • un bidon vide pour l'huile vieille ( l'a fallu déjà un peu de Sopalin, l'était tout sale!)
  • un filtre à huile neuf
  • l'outil qui va bien pour déserrer l'ancien filtre.
  • un sac en plastique, non 3 sacs en plastique, dont un étendu par terre, pour jeter vite vite le filtre démonté sans tacher les planchers qui je me suis fait chier à refaire récemment.
  • un CD des sonates de Scarlatti pour l'élévation de l'âme et le guilleret de l'humeur
  • un entonnoir (l'a fallu fouiller un peu dans les caisses. ça m'a énervé, j'ai écouté Scarlatti plus attentivement)
  • des vêtements qui ne craignent rien ( pourtant, ça, j'oublie toujours! C'est vous dire comme j'étais bien organisé!)
  • un argument pour envoyer ma Belle et son chien en balade le temps de opération, parce qu'on ne sait jamais et que je n'ai nul besoin de spectateurs de mon infinie et éventuelle détresse ("il fait si beau, ma chérie!" ET "Non, sans déconner, je vais faire la vidange, là! Liasse moi tranquille parce que je suis tendu comme le soutif de Roselyne Bachelot", mais là, c'était inutile, je parlais dans le vide. Françoise était déjà sortie car elle se souvenait très bien de la précédente vidange!)
  • une foi inébranlable dans l'avenir radieux.

Bref, j'étais fin prêt!
Et bien...
..et cela va sans doute vous décevoir, les amis, mais...ça s'est remarquablement bien .passé:

L'extraction de la vielle huile? Une formalité ! 5 mn de moteur en route pour liquéfier. Un peu de sopalin autour du tuyau de la pompe de vidange, et de l'orifice du vieux bidon tout propre puisque je l'ai nettoyé avant ( oh, comme je suis malin!)

Le changement de filtre ? Enfantin. Penché au dessus du moteur à peine tiède mais quand même, au mois de juillet, déjà qu'il fait chaud...M'en fous, je suis en slip, le meilleur vêtement pour bricoler du sale. bref, changement du filtre: Done.

Le remplissage avec l'huile neuve? ça roule. L'entonnoir à poste, le Titi sifflotant du Scarlatti, l'opération se déroule parfaitement. Pas une goutte ( enfin si, une, mais négligeable! ) à coté.
l'opération terminée, je range l'outillage et prend une douche en attendant le retour de ma belle car je veux surveiller le redémarrage du moteur et que c'est elle qui tournera la clé.

Ainsi fut fait. Françoise revint, je l'accueillis avec mon sourire Ultra bright N°5, tellement j'étais fier de moi

"Allez, ma puce d'amour! Démarre le bouzin!"
Vroum.

Au fait, la prochaine fois que vous changez votre filtre à huile. Ne faites pas comme moi:
N'oubliez pas de vérifier que le joint de l'ancien filtre à huile n'est pas resté collé!

Parce que, sinon, toute votre belle huile dorée à souhait va finir dans les fonds dès le démarrage du moteur, à raison d'environ un litre à la paire de secondes.

Comment je le sais?
parce que, moi, super connard, j'ai pas vérifié si le joint de l'ancien filtre à huile était resté collé!
Et il l'était !
j'ai arrêté Scarlatti. parce que moi, les sonates, ça me TAPE SUR LES NERFS !!

J'ai renvoyé Françoise en balade, mais elle était déjà repartie, je ne sais pas pourquoi!

Je ne souriais plus DU TOUT.

J'ai passé deux heures en slip à patauger dans mon huile neuve.

Et à la fin, j'ai shooté dans mon bidon à moitié plein.





Super-connard is back !

29 Mars 2012: Hier, à Spathi, pour descendre le chien à terre, dans les fortes risées, l'annexe a tapé fort sur les rochers !
Du coup, apparemment, elle prend l'eau et pas qu'un peu! Faut dire, qu'elle commence à avoir des heures de vol, notre semi-rigide !
Malgré la flemme printanière qui me prend aux tripes, il faut bien que je me résolve à réparer.
Je laisse donc tout mon petit monde sur Troll en ce début d'après midi et, après avoir BIEN préparé mon seau rempli de tout ce qui va bien ( car j'ai longuement réfléchi!) je me rends à terre, en compagnie de Thalio, bien sur, dans ma piscine flottante (une bonne cinquantaine de litres de flotte quand même!)

J'en ai pour quoi : une heure tout au plus! Pouah, tu parles, j'connais , j'lai d'jà fait!
A l'aise que je suis!

Arrivé à la plage, je tire péniblement l'annexe hors de l'eau (l'est super lourde quand elle est pleine et même quand elle est vide!)), la vide de son eau et de ses accessoires, démonte le moteur, la retourne pour constater les dégâts: La fibre est effectivement crevée en plein centre de la partie arrière. Tu m'étonnes que ça prenne l'eau!
M'en fous: J'ai tout préparé ! Epoxy résine et catalyseur (que j'avais soigneusement rangé ensemble dans le même pochon cet hiver), mastic pour finition avec son durcisseur, fibre de verre, toile émeri et j'ai même pensé aux ciseaux pour couper la fibre et à la cuillère pour mélanger mes produits! Nickel le Titi! Bon Jean-Pierre m'a bien dit quelque chose au moment où j'ai quitté le bord à propos de chiffon et d'un autre truc, mais je n'entend pas bien et pas tout, et puis j'ai déjà fait une réparation du même type en Juillet dernier et ça n'a pas bougé, alors c'est pas un touriste Doubssien qui va me dire ce que je dois faire, non mais!

Je laisse sécher la fibre en plein soleil avant d'attaquer la réparation. Pendant ce temps, ballade tranquille avec Titou, qui s'éclate au bâton :
Quand je reviens de promenade, Elios a fait son oeuvre et j'attaque le boulot!
Tiens ? J'ai oublié de prendre un tournevis pour ouvrir mon pot de résine!!! Quel con ! J'essaye avec les ciseaux, que je tords un peu sans réussir à ouvrir mon pot!
Me voilà parti sur la plage en quête d'un "bout de truc en ferraille" . Je trouve assez facilement ! Ouais! Super! J'ai aussi trouvé de quoi doser mon epoxy sous la forme de deux bouchons identiques de gros bidons qui n'existent plus ! ça, j'avais prévu.

Bon, résine ouverte! Reste le catalyseur !

Damned! En fait, le deuxième pot, c'est pas le catalyseur, c'est de la résine...polyester! Et oui ! Super Connard a encore rangé comme un crétin !
A ce stade, il faudrait que je remette l'annexe à l'eau, en détruisant mon beau séchage, que je remonte le moteur et que je retourne sur Troll !
Voilà qui serait raisonnable, mais Super Connard est aussi raisonnable qu'un Bayrou quand il s'imagine Président 2012 !
Bon. Vas -y que je toile-émerise mon trou pour le préparer à la merveilleuse réparation qui s'annonce!
Je décide, car je suis du camp de ceux qui ne renoncent pas dans l'adversité, de ceux qui auraient PARFAITEMENT pu perdre à Waterloo ou récolter 0.02% des voix au premier tour alors qu'on leur en avait prédit 0.5, je décide, donc, de commencer la réparation au mastic polyester, puis de tenter une consolidation par un petit essai de mélange résine polyester/durcisseur de mastic, desfois que ça voudrait bien polymériser!
J'appuie sur le tube de catalyseur ! Ah, chouette ! Bien que débouché, le tube se déchire et ça sort dans ma main par un trou en bas du tube!
Ma foi, le principal, c'est que ça sorte!
En revanche, j'aurais bien eu besoin du chiffon dont me parlât Jipi jadis avant que je ne quitte le bord!
Allez hop, mélange, Titi ! Ne te prends pas le chou pour ces billevesées et pour mesurer ta stupidité et mélange! Cesse de maugréer contre toi-même, Sarkosy et le monde entier et mélange!
OK.
Maintenant, la suite. Et que je le bouche facile le trou, avec mon mastic; et que je fais mon essai de résine, soigneusement déposée sur la coque avec le bout de ma cuillère à mélanger.
Après, je m'assoie sur la plage et médite sur l'étendue de ma stupidité rangeresque!

Miracle ! ça polymérise! Si, si ! (Dieu existe donc?)
Youpi ! J'égalise mon mastic super soigneusement à la toile émeri et entreprends de couper à la bonne taille ma fibre de verre à l'aide des ciseaux qui, je le rappelle, m'ont aussi servi à tenter d'ouvrir mon pot de résine époxy qui, lui, ne m'a servi à rien sans son catalyseur!
Je galère comme un fou, obligé d'obliger les lames tordues à se rapprocher l'une de l'autre pendant la coupe, je ne sais pas si vous voyez le tableau mais je peux vous assurer que c'est le merdier!

Ca fait largement une heure et demie que je suis à terre! Thalio continue a nager et à bouffer son bâton.
Au bout de 20 minutes de combat acharné, j'obtiens un "chiffonné de fibre" ma foi fort peu esthétique, mais possiblement ad-hoc!

Thalio ne faiblit pas dans l'intensité de ses jeux et se fout complètement de mes désarrois successifs! J'ai largement dépassé les deux heures de bricolage.

Ensuite, je mélange un bon peu de polyester et durcisseur mastic ! Je concocte ce mélange avec une précision digne d'un "pourcentage sondagier". Euh, ça fait "entre" 2 et 7%, à vue de taupe! Je fais bien gaffe à ne pas faire de bulle. Parfait, nickel! La soupe est prête!

C'est à ce stade que je m'aperçois que je n'ai pas pris de pinceau pour étaler mon mélange !
Et non ! Sinon, je ne serais pas Super-connard!
Me voici ( mais vite, car le mélange n'attend pas) en train d'arpenter la plage à la recherche, non pas d'un pinceau, ne rêvons pas, mais d'un bout de truc, tissu ou mousse qui POURRAIT faire illusion et étaler ma mixture le moins irrégulièrement possible!

Vous me croirez si vous voulez, mais ça ne me prend pas plus de 3 mn ! Je vais donc procéder.
Non, messieurs-Dames les moqueurs de tout poil, le mélange n'a pas durci avant mon retour.

A l'aide de mon bout de mousse je tartine mon mélange en en mettant à peu prés partout, même là ou il faut!
J'imprègne ma fibre bien comme il faut ainsi que mes poignets, mes doigts et le sable de la plage!
C'est à ce stade que je m'aperçois que je n'ai pas pris d'acétone pour nettoyer les outils et le Titi!

Je mets toutes mes ordures dans un sac (trouvé sur la plage, rincé à l'eau de mer) et entreprends de frotter mes mains vigoureusement dans le sable pour me débarrasser, un tantinet, du polyester qui englue mes mimines, mes poignets et mes manches de survèt' de travailleur à la manque!

Puis, je me rassoie sur la plage et j'attends, j'attends, j'attends que "ça prenne"! Thalio est toujours au "taquet" et s'amuse comme un...boxer!

Moi, je ne m'amuse PAS DU TOUT car ça fait bien trois heures que je galère tout seul, tout seul, tout seul....pour faire ça:

"Ca" en met un temps à prendre!!! Toutes les 5 mn, je trempe mon doigt dans la soupe (je rappelle que je n'ai pas d'acétone) pour voir si " ça y est" !
ça me laisse bien le temps de ranger mon matos pourri, de me poser la question de savoir si les ciseaux valent VRAIMENT le coup d'être ramenés sur Troll où d'être jetés sur le champ...
Il faut encore bien plus d'une heure pour que je puisse remettre l'annexe à l'eau et que je regagne la douceur du foyer, à la fois honteux et victorieux, puisque, ma foi, après 100 mètres de traversée, il n'y a pas d'eau dans l'annexe!

Je commence à raconter à bord mon Odyssée, quand Jean-Pierre m'annonce qu'il m'avait dit, en même temps que le coup du chiffon, que les deux pots dans mon pochon n'étaient point de la même nature!
C'était donc ça que je n'avais pas compris???
Et oui.

Vous me croirez si vous voulez, mais,depuis, PLUS UNE SEULE GOUTTE D'EAU DANS LA BARQUETTE !

Qui c'est le meilleur? Cherchez pas : C'est moi!





BIDONNER, c'est bidonnant!

ou Bien se bidonner avec du gasoil


Bidonner est, pour les nomades en bateau, pour ceux qui ne font pas relâche toute les nuits dans un port, une quasi obligation : Les fluides, eau et gaz-oil doivent, être, de temps à autre, renouvelés. Sinon, tu meures de soif, tu sens mauvais, puisque tu ne peux plus prendre de douche et tu es tanké là, faute de vent et sans diesel.
Bref, cette corvée, pour peu fréquente qu'elle soit, est TOUJOURS un bordel sans nom !
Et bidonner le gasoil est un bordel malodorant qui rend la journée où vous avait décidé de faire le plein, un cauchemar.
Bidonner : Emmener, puis remplir, ramener et vider dans les réservoirs, tout un tas de jerricans disséminés dans le bateau.
Dit comme ça, cela parait remarquablement simple.
Dans la réalité….
Déjà, il faut localiser la station service afin de décider si c'est le bon endroit pour bidonner. Parce que, s'il elle est à 10 bornes, c'est pas le bon endroit.
En l'occurrence, on va dire que c'est le bon endroit ( station à 3km) et qu'en plus, on dispose d'une Peugeot 306 pour faire le trajet ! Le LUXE absolu !
Ensuite, localiser les jerricans , les rassembler, faire le compte des litres constitués par le total des jerricans afin de calculer combien de voyages il faudra faire pour compléter le plein Vous déduisez de l'ensemble de vos calculs qu'il faudra au moins 3 voyages.
A ce stade, personnellement, alors que quasi-rien n'est fait, rien que d'évoquer cette étape, j'en ai déjà marre !
Ensuite, il faut nettoyer les jerricans, qui ont passé l'hiver ici ou là ! Oui, sur un bateau, on n'a pas forcément une pièce pour stocker chaque chose, voyez-vous ! C'est la raison pour laquelle les bateaux de nomades se reconnaissent à leur plan de pont similaires, sur bien des points, à l'aspect du terrain du ferrailleur le plus près de chez vous !
Ensuite, il faut déposer la totalité des jerricans, aussi propres que possible, dans l'annexe. Là, forcément, vous allez foutre un des jerricans à la flotte. Et comme il y a du vent, vous allez être obligés de lâcher l'affaire, de vous précipiter dans l'annexe en faisant tomber le jerrican que vous aviez à la main et que vous avez malencontreusement posé devant vous à l'instant où vous vous apprêtiez à descendre dans l'annexe pour aller chercher celui qui s'en va au fil de l'eau.
Vous avez, désormais, deux jerricans à la mer. Mais, honnêtement, démarrer le moteur de l'annexe pour un, ou deux, jerricans à la mer, ce n'est guère un problème.
Enfin, en admettant que le moteur démarre bien sûr !
Hier encore, il démarrait au quart de tour !
Mais pas aujourd"hui. C'est pas grave, on va ramer!
En revanche, ça agace, comme début de bidonnage. Surtout qu'il faut les sécher, les jerricans, et vérifier que l'eau de mer ne s'est pas frayé un chemin au travers du bouchon !
Que c'est chouette de bidonner !
Enfin, tous les jerricans sont dans l'annexe. La totalité de l'équipage aussi. Pour votre part, vous êtes déjà de mauvaise humeur, conscient que cette opération de bidonnage va rapidement tourner vinaigre !
A l'arrivée au ponton, il faut décharger les jerricans ! Eviter de remettre un bidon à la mer, ce qui serait à la fois stupide et remarquablement énervant.
Il faut ensuite trouver comment disposer les jerricans dans la 306 ! Enfin, à l'aller, vous pouvez bien les charger n'importe comment, ils sont vides ! Mais je vous conseille d'entamer, à ce stade, la réflexion qui vous conduira, peut-être, à revenir avec 100% de votre gasoil à l'INTERIEUR de jerricans.
Je passerai rapidement sur l'aller/retour en 306. En dehors du fait qu'au retour, elle "fleure bon" le gasoil, puisque le préposé au remplissage des jerricans (on est en Grèce, on ne sert pas soi-même) en a mis un peu partout, et que vous n'aviez pas pensé à prendre du sopalin, (pardon Maman, oui, je sais, on ne dit ni "frigidaire", ni "sopalin", car ce sont des marques!) à prendre, donc, du "papier ménager"!
Il est temps, maintenant, de décharger les bidons pour les mettre dans l'annexe. Oui, c'est lourd. Normal, ils sont pleins (enfin, presque pleins, puisqu'il y en a un peu dans la Peugeot, désormais!) et vous avez mis un peu de diesel sur la jambe droite de votre pantalon ( si vous être droitier. Inversement, si vous êtes gaucher. Pour ma part, j'ai deux mains gauches !)
Magnanime, et surtout, incapables de suporter davantage le regard mi-commisération, mi-amusé de votre compagne avec qui vous envisagez de divorcer sans délai si elle continue à vous regarder comme ça!) vous invitez l'équipage à la promenade pendant que vous vous chargez seul de la corvée.
Ah, quel poète se penchera, un jour, sur la solitude du bidonneur des mers!
Non, pas moi , je ne suis pas poête, je suis super connard !
Bon, tout est dans l'annexe. Le sable qui s'est collé sur les jerricans lors du trajet 306/annexe aussi.
Alors que vous en avez jusque là, vous tirez comme un imbécile sur la ficelle du moteurcar vous aviez oublié, dans la spirale infernale des évènements, qu'il ne démarre plus. Vous ramez donc jusqu'au bateau, en pestant comme c'est pas permis (Pestant, c'est un euphémisme pour hurler contre tous le dieux de la terre et du ciel!)

Vous arrivez enfin le long de votre fier destrier des mers sans encombres ( avec une annexe et un moteur neufs,même s'il ne démarre pas, ce serait un comble que vous ne le rejoignissiez point sans encombre ! Au prix ou c'que ça coûte !)
Il faut maintenant hisser les bidons (entre 15 et 25kg chaque !) sur le pont et l'annexe est basse pendant que le pont est haut !
Ils glissent un peu, c'est normal, le gasoil sur les bidons, ça fait glisser !
Que c'est chouette de bidonner (refrain)
Là, vous réfléchissez, à voix quasiment haute : « Ouc'est qu'elle est, déjà, la « branlette » qui me sert à transvaser le diesel dans le réservoir du bateau ? »
2 précisions :
1/ ça n'a rien de sexuel. La branlette est un petit appareil permettant, grâce à un savant mouvement de « va et vient » manuel ( d'où le nom) d'amorcer le siphon, sans mettre une seule goutte de gasoil sur votre pont. (si, si !)
2/ Vous auriez pu y penser avant. Certes. Mais rappelons que vous avez bientôt 56 ans et que vous êtes, depuis bientôt 56 ans, un peu con.
Donc, vous cherchez la branlette. En fait, votre branlette à vous n'en est pas une. C'est un truc avec deux bouts de tuyau, deux billes et une poire d'amorçage en accordéon au milieu. Mais, à cet instant précis, vous n'avez guère envie d'écouter du musette.
Vous trouvez la branlette car vous êtes super-organisé, comme le prouve l'intégralité de ce récit. Elle est dégueu car entreposée sous le caillebotis du cockpit. Vous pourriez aisément la nettoyer au gasoil, et sans papier ménager ( j'ai retenu la leçon, Maman!) puisque, à ce stade, vous en êtes déjà passablement imprégné, de gasoil.
Bon, vous nettoyez donc au papier ménager. Vite fait, car on n'a pas que ça à faire quand même!
Elle est nickelle.
Vous disposez votre premier jerrican en hauteur ( oui, c'est lourd et ça glisse, parce que le gasoil sur le jerrican, gna-gna-gna…).
Vous ouvrez le nable qui donne accès à votre réservoir de carburant à l'aide d'une manivelle de winch (que nous n'aviez PAS préparée, forcément. Donc vous posez la branlette sur le jerrican. La branlette manque de passer à la flotte, mais baste ! )
Vous entamez le « transvasement » en faisant bien attention à ce que les deux extrémités de la branlette se trouvent, d'une part, dans le jerrican, d'autre part, dans le réservoir. Sinon, ça marche pas ! Ou alors ça vide le gasoil directement en mer et vous n'êtes pas un cargo qui nettoie ses cuves, juste un plaisancier qui bidonne.
Tcouk, tchouk, tchouk ! C'est le bruit de l'accordéon qui aspire le carburant.
Glou, glou, glou, ! fait le bruit du carburant qui s'écoule, joyeux…
…sur votre pont, puisque, en maniant frénétiquement la branlette pour tchouk-tchouker,, la partie du tuyau qui rentre dans le réservoir est ressortie du nable !
Vous vous précipitez pour remettre le truc dans le machin ( et vous pensez qu'il va falloir éponger et que tout votre papier ménager va y passer).
Hélas, malgré votre promptitude, il y a déjà pas mal de gasoil sur le pont et dans l'eau. Et le gasoil dans l'eau, ça fait tâche d'huile ! Votre pollution sera bientôt visible depuis Athènes !
Vous saisissez le bout du truc. Hélas, vous glissez sur le pont, qui est devenu, forcément, extrêmement glissant ! Du coup, paf, le bout qui était dans le jerrican, il n'y est plus dans le jerrican, puisque vous tombez dans le gasoil la branlette à la main ( vous suivez ?)
Du coup, les deux bouts de la branlette gouttent sur le pont…et sur vous, puisque vous y êtes affalé, sur le pont.
A ce stade, le découragement vous prend à la gorge. Et pourtant, vous n'avez encore rien mis dans le réservoir. Dans la mer et sur le pont, si ! Comme quoi le travail est quand même entamé !
En essayant de garder votre équilibre -vos semelles sont pleines de gasoil - et en pestant comme un furieux, vous allez chercher du Sopalin (merde, maman, je m'en fous!et puis ça prend moins de temps à écrire! ) dans le carré.
Hélas, en chemin, vous marchez sur votre teck, laissant, incontestablement, la trace de votre passage sur le-dit teck ! Outre le sopalin, il faut prendre du liquide vaisselle pour dégraisser immédiatement, sinon, ça va durablement le tacher votre teck !
Je passe sur le nettoyage…De toute façon, du gasoil y'en a partout et ce nettoyage est inefficace, en terme de glissades, notamment.
Vous allez vous casser la gueule plusieurs fois en nettoyant ! En effet, bien que vous ayez pensé à nettoyer vos semelles, ça reste du verglas ! Du coup, vous allez bousculer le jerrican que vous n'aviez pas refermé- dans l'urgence, vous êtes excusable- et le renverser, balançant deux trois litres supplémentaires sur le pont et à la mer. Evidemment, vous allez vous casser la gueule en vous précipitant pour relever le bidon !
Les idées d'automutilation, voire de suicide, qui vous effleurent à ce moment-là, sont tout à fait normales.
D'autant plus , qu'en hurlant contre l'univers, et en allant chercher un deuxième rouleau de sopalin, vous allez faire la rencontre, fortuite et brutale, de votre bôme d'artimon qui va vous conduire à étendre tout bientôt du…baume sur votre front…et sur votre fierté !
Le reste de l'opération étant, grosso-merdo, du même acabit, je vous passe la suite et l'autre voyage à la station essence.
Je dis « l'autre voyage » et non pas « les autres » car, à ce stade, il y a longtemps que vous avez décidé que deux voyages seraient largement suffisants.

C'est chouette de bidonner !
Tellement chouette que vous avez prêté serment sur le livre de bord de ne plus jamais le refaire.

Moralité : Le gasoil, c'est comme le Sikaflex ! Tu le regardes, tu en as déjà partout ! Mais, en plus, ça pue !




Un fameux réveillon


24 décembre 2014 : Comme vous le savez, si vous êtes un trollonaute confirmé, donc assidu, je suis au régime depuis 5 semaines.

Madame, aussi, du coup, par solidarité "unionnesque", consécutifs aux liens républicains du mariage et à nos promesses d'assistance mutuelle dans la joie comme dans la douleur !
Ce qui ne l'empêche nullement, tous les jours, de sortir deux verres à ouzo, la bouteille d'ouzo, une grande bouteille d'eau fraîche, puis de se servir une généreuse rasade d'ouzo dans son verre à ELLE, puis de remplir le mien d'eau fraîche avant de compléter le niveau du sien.
Le résultat est limpide...dans mon verre, le sien s'étant soudainement coloré d'une blancheur de laitage.
Comme quoi, on atteint là les limites de la solidarité dans un couple de plus de 30 ans.

Inutile, donc, de vous raconter davantage l'impatience qui me caractérisait à l'idée de cette trêve (de Noël), en forme d'entorse à mon jeûne, à l'occasion de ce réveillon, qui, s'il est indubitable qu'il manque, pour nous, notoirement de portée symbolique et mystique, ne saurait nous soustraire à une goinfrerie délibérément païenne !

Voici le menu choisi, d'une part avec soin, et, d'autre part, avec ce qu'on a trouvé de "pas local" parce que du local, on en mange toute l'année.

MENU DE NOWEL :

  • Apéro classique, ouzo ou whisky, et son saucisson (de chez Lidl parce que, même si c'est pas terrib' terrib', c'est encore ce qu'on trouve de mieux .En plus, il était à -30% pour cause de proximité avec sa date limite de vente)
  • Asperges en boite (de chez Lidl) et sa mayonnaise (maison)

Ensuite,

  • Cailles rôties (surgelées, de chez Lidl, pas chères mais appétissantes sur la boite) cailles rôties, donc, au nombre de quatre, non pas parce qu'on se prend pour Gargantua et Pantagruel, mais parce qu'elle sont si petites qu'il y en a 4 dans la boite,

nappées d'une

  • sauce au foie gras ( toute prête, de marque Deluxe, spécialité Lidl, rarement décevante. Je dis bien "rarement" ce qui ne veux pas dire "jamais"), accompagnée de
  • Pomme de terre noisettes (surgelées, de marque inconnue mais de chez Lidl, en promo, on n'allait pas laisser passer ça) ,

le tout arrosé d'un

  • Côte du Rhône Village de derrière les fagots, lesquels fagots furent, en l'occurence, le rayon "vinasses et autres boissons alcoolisées de chez Lidl

Comme dessert, petits gâteaux-bouchées de la pâtisserie du village, parce qu'il n'y a pas de vrai rayon pâtisserie à Lidl.

Miam, hein ?
Ben si miam !
Ah si, si !
Je vous jure qu'après 5 semaines de régime, ça fait miam !

Tout cela faisait donc, très peu de cuisine à faire, ce qui était un choix délibéré, malgré l'existence à bord d'une nouvelle cuisinière.

En fait, on n'avait juste pas envie de cuisiner, c'est légitime en fin d'année après une saison éreintante de "rien foutre ou pas grand chose"..

Nota : Si vous avez trouvé, alors que nous avons masqué les indices, où nous avons fait nos courses pour notre réveillon, vous êtes remarquablement perspicaces.

Interlude crépusculaire, prémice à nos agapes nocturnes

Enfin, vint la merveilleuse nuit de Noël, la neige étend son manteau blanc, et les yeux levés vers le ciel, à genoux, les petits enfants, etc, etc, etc..

La neige, on n'en a pas. Des enfants non plus, on a un chien.
Quant au père Noël, je préfère me taire, de peur d'être grossier.

Et, dans la merveilleuse nuit de Noël, après la grand'messe du journal de 20heures, qu'on n'a pas regardé, puisqu'il était 19h15, qu'on avait faim et qu'on n'a pas la télé, on s'est mis à table.

L'apéro fut conforme à tous les autres apéros de l'année, puisque le saucisson est celui qu'on bouffe toute l'année quand on a un Lidl pas loin.
Donc, sympa, mais ça vaut pas de la rosette ..ou du Jésus !

Ensuite, les asperges !
Aaaaaaah les asperges !
A la première bouchée, on a senti qu'il y avait un problème. Au lieu de l'incomparable velouté de sa chair qui n'égale que le subtil de son goût délicat, on a eu la saveur aigre, acide et épouvantable du vinaigre !
Oui, car, ces asperges, elle étaient au vinaigre !

Poubelle ! On a quand même mangé un peu de pain avec de la mayo. Elle était bonne.

Bon, ça fait rien, derrière on a les cailles rôties à la sauce au fois gras accompagnées de ses pommes noisettes !

Comme elles étaient jolies dans le four, dorées à souhait. comme bronzées au soleil généreux de la mer Egée car régulièrement arrosées d'un mélange de beurre ( de chez Lidl) et de Metaxa!
De son coté, la sauce au foie gras paraissait onctueuse à souhait ! Vive Noël!

Il aurait juste pas fallu y goûter ! Regarder aurait du suffire à notre bonheur.

Hélas, nous n'avons pas résisté à la tentation ! Et nous furent bien punis!

Les cailles se sont révélées à la fois, et c'est remarquable de combiner ses deux qualités, sans aucune saveur et dures comme de la pierre dure ! Entre le marbre et le granit, voyez!

Donc, poubelle (voir toutefois, Post Scriptum)

Quant à la sauce au foie gras, on aurait pu en mettre sur notre pain, mais elle possédait autant de similarité avec les produits du sud-ouest que François Hollande de proximité avec la gauche ! C'est pour dire !
Insipide, grumeleuse, dégueulasse !

Poubelle, forcément !

Et les pommes de terre noisettes, me direz vous?
D'abord je répondrai "Ta gueule, Trollonaute!" et j'ajouterais, un poil aigri "De quoi j'me mêle. je t'en pose des questions sur ton réveillon, moi? " "
Alors, les pommes de terres noisette.
Et bien; chers vous, Françoise est très contente de sa DOMETIC moonlight 2 flambant neuve. Seulement, elle n'a pas encore assez l'habitude de s''en servir, voyez vous!
Il faut savoir qu'on n'a pas de compartiment surgelés à bord de Troll, et que du coup, les pommes noisettes surgelées ne l'étaient plus ! Du coup, il eut été judicieux de les saisir super fort dans l'huile !
Las, elle ont bouffé l'huile sans dorer ! Pire, elle se sont éclaffoirées en purée dans la poêle. Un bloubi boulga peu ragoûtant et probablement indigeste !
Je dis probablement , car il n'était pas question de manger ça !

Poubelle, immédiatement.....et sans regret, parce que, de toute façon, le saucisson, les asperges au vinaigre, le pain/mayo et le fumet des cailles en bois d'arbre nous avaient depuis longtemps coupé l'idée même de l'appétit qui vient, parait-il en mangeant mais qui se barre dare-dare quand c'est loupé à ce point !
Pour se consoler de ce désastre culinaire, nous avons visionné un film de distraction pure, dont notre amie Sandrine nous avait dit de le regarder afin de nous faire notre propre opinion. "Qu'est ce qu'on a fait au Bon Dieu". De circonstance, le soir de Noel, non?
On a préparé un plateau avec les gâteaux locaux. Et on a regardé.
Qu'est ce qu'on a fait au Bon Dieu?
C'est une bonne question.
En revanche, c'est un TRES mauvais film !
On s'est fait Chier comme c'est pas permis, avec en plus le poids des immondes cailles au fois gras et la purée de pommes noisette à l'huile sur l'estomac!
Ce film est une crotte : Images, acteurs, actrices, narration, dialogue, musique.. Tout confine à la daube infâme.
Du coup, on a guère profité des, pourtant honorables, gâteaux locaux, qu'on a peine touché, les réservant pour le lendemain.

Post scriptum : Les cailles n'ont pas été perdues pour tout le monde. On les a récupérées dans la poubelle, non, pas pour les manger froides, on n'est pas complètement cons, mais, si elle furent largement innefficientes pour le notre, de réveillon elles furent parfaites pour celui de Javotte qui, ça tombe bien, a besoin de manger de la viande (même s'il reste à prouver que ce machin en forme de volaille soit bien constitué de viande!)
M'enfin, la gamine, elle s'est régalée.

Elle me regarde...

...préparer son festin...

Quel régal!

On espère sincèrement que votre réveillon fut, en tout point, aux antipodes du notre et que vous avez eu le temps de digérer pour faire de la place pour celui qui vient!

Pour nous, celui du nouvel an, ce sera oeufs au plat et clémentines.
Du marché!